Qui êtes-vous ?

Le Comité mobilisation Verdun est composé de travailleurs critiques du secteur de la santé qui désirent s'impliquer politiquement. Nous croyons que seule une véritable solidarité peut freiner la dégradation de nos conditions. Notre comité s'adresse à tous -préposés, auxiliaires, infirmières, secrétaires médicales, inhalothérapeutes,technciens de laboratoire, ambulanciers, entretien ménager, etc- peu importe quel syndicat les représente. Notre objectif n'est pas de former un syndicat. Vous pouvez nous contacter à mobilisationverdun@gmail.com

vendredi 3 juin 2011

Fermeture de l'unité transitoire à l'hôpital de Verdun

En mars 2011, le Comité de mobilisation Verdun avait diffusé la lettre d'une infirmière de l'urgence dénonçant l'unité transitoire.

L’unité transitoire du centre hospitalier Verdun est fermée depuis quelques semaines. Selon les informations que nous avons obtenues, cette décision ferait suite à la chute d’un patient qui serait resté au sol plusieurs heures. Les risques d’accidents étaient dénoncés par le personnel depuis belle lurette, mais malheureusement il semble qu’on ait encore attendu qu’un patient paie le prix pour opérer un changement. Il est impossible de dire pour l’instant s’il s’agit une fermeture définitive ou si elle n’est que ponctuelle.

La fermeture de l'UT ne doit pas nous faire rêver. Que l'administration ne nous fasse pas croire que cette décision est synonyme de qualité de soins. Nous savons tous qu’en cas de débordement à l’urgence, les patients seront localisés dans tous les coins disponibles –solarium, bureaux, chirurgie d’un jour, etc.-. La fermeture de l’UT ne change en rien ou encore aggrave la surcharge de travail que les employés de l’urgence et des étages subissent au quotidien. Il n’y a aucune volonté de régler globalement le problème, il ne s’agit toujours que de le déplacer. L'image de l'hôpital est beaucoup plus précieuse que la mise en place d'une organisation du travail efficiente.

Suite à la distribution de la lettre de l’infirmière de l’urgence, l’administration a répondu qu’elle respecte évidemment la liberté d’expression… à condition de ne rien distribuer à l’intérieur de l’hôpital. Ainsi, même si la critique émise dans la lettre était partagée par la majorité des travailleurs, plusieurs ont été jusqu’à refuser de lire le texte par peur des conséquences. Quand les conditions sont déjà pénibles, se mettre le boss à dos est grave.

Les médias participent au maintien des conditions de travail déplorables en relayant les superbes statistiques de l’urgence, statistiques pour lesquelles des bonus ont probablement été reçus pendant que des patients étaient stockés à l’unité transitoire dans des conditions dangereuses. Ariane Lacoursière, auteure de l’article sur le « miracle » de l’urgence de Verdun, a été mise au courant de toutes les erreurs contenues dans son article par le syndicat FIQ du CSSS Sud-Ouest-Verdun et la lettre de l’infirmière. Elle n’a aucunement rétabli les faits. C’est pourtant la même Ariane Lacoursière qui en 2008 écrivait un article traitant de l’apparition des unités transitoire et de leur utilisation pour fausser les statistiques des urgences.

Cette lutte est loin d'être gagnée. L'implication et la mise en place de stratégies par lesquelles nous pourrons nous exprimer et agir est l'un des moyens de notre réussite. Alors que l’hôpital moussait son image dans les médias, comment aurions-nous pu prendre le parti de nous taire alors que nous savions à quel point les conditions à l’unité transitoire étaient dégradées ? En l’absence d’espace pour dénoncer nos conditions de travail, il ne nous reste qu’à le créer nous-mêmes.

dimanche 27 mars 2011

Lettre d'une infirmière de l'urgence (de Verdun)

Le 18 février dernier, l’article ≪ Solution miracle aux urgences a Verdun ≫, paru dans la Presse, vantait les nouvelles mesures administratives mises en place dans l’hôpital afin de désengorger l’urgence. Ce texte est très loin de la réalité que vivent les travailleurs et les patients sur le plancher.

Surcharge de travail, manque de personnel, temps supplémentaire, recours aux agences, stress et épuisement ; voici les arias quotidiens des travailleurs en sante. Pour les patients, cette surcharge globale de travail signifie une perte de qualité des soins, dont les temps d’attentes insensés en sont le signe le plus criant. Pour se soustraire aux pénalités imposées par l’Agence de la sante et des services sociaux, plusieurs urgences en viennent a
cacher les patients dont le séjour s’éternise en les transférant dans des couloirs ou dans des unités de débordement non adaptées.

L’hôpital de Verdun n’échappe pas a la règle et nous nous questionnons sur les motifs d’une sortie médiatique qui glorifie l’état des lieux. Nous sommes déçus qu’il n’y ait eu aucune volonté de valider le ≪ miracle ≫ auprès des travailleurs ou des syndicats avant la parution de l’article. En tant que travailleurs, nous nous devons de prendre la parole afin de montrer la réalité du terrain qui n’est visiblement pas celle de nos supérieurs. Dans cette optique, nous assurons aujourd’hui la diffusion de cette lettre qu'une infirmière de l’urgence nous a fait parvenir par courriel.

Comité de mobilisation Verdun


Le miracle de l'unité transitoire

Suite à la lecture de l’article paru le 18 février 2011 dans La Presse, écrit par Ariane Lacoursière, je me suis questionnée sur la pertinence et la justesse des informations expliquant la « Solution miracle » à l’urgence du Centre Hospitalier de Verdun. Après avoir consulté mes collègues de travail, je tenais à exposer une contre-argumentation qui fait pratiquement l’unanimité parmi le personnel soignant de l’urgence. Ce faisant, la situation pourra être rectifiée. Je tiens tout de même à souligner que la situation n’est pas si catastrophique, nous profitons de conditions de travail avantageuses. Ce qui m’irrite le plus c’est de se faire du capital, d’obtenir du mérite en véhiculant des faussetés. Je m’attarderai donc à exposer tous les mensonges mentionnés dans l’article et je les corrigerai selon la réalité du terrain.

#1) Selon Dr. Barriault, les patients hospitalisés sont rapidement déplacés aux étages, selon le service auquel ils appartiennent, sous la supervision du personnel et des médecins de ce service.

Rectification : Malgré ses bonnes intentions, le chef de l’urgence ne fait que répéter ce que les autres cadres lui ont mentionné. Ce n’est pas à l’étage que ces patients sont transférés, c’est à l’unité de débordement : une salle où l’espace entre les civières est encore plus restreinte qu’à l’urgence, où il n’y a qu’un téléphone et une toilette pour 12 patients (allo prévention des infections!!!) et où le ratio patients/personnel soignant est encore plus élevé qu’à l’urgence, ce qui occasionne des risques d’accidents. De plus, ce n’est pas le personnel des services concernés qui soignent ces patients mais le personnel de l’urgence couvrant le débordement. Dans les cas exceptionnels où les patients sont dirigés directement vers un étage supérieur, comme l’a mentionné le docteur, c’est parce qu’ils s’apprêtent à dépasser la sacro-sainte limite de 48 heures de séjour à l’urgence. Ainsi, au risque de subir des pénalités, certains patients sont stationnés dans les corridors des étages, sur leur civière, en attendant qu’une chambre se libère, et ce même en plein milieu de la nuit.

#2) Selon la directrice du programme de santé physique, des infirmières gestionnaires de cas ont été embauchées pour alléger la tâche du personnel soignant en planifiant les congés.

Rectification : Certes, du personnel supplémentaire a peut-être été ajouté au quart de travail de jour et ce la semaine, mais je peux vous affirmer sans l’ombre d’un doute que les congés ne se donnent pas tous de 8h00 à 16h00, du lundi au vendredi. Je serais curieuse de connaître les statistiques précises, mais une chose demeure, les employés des quarts de soir et de nuit ne profitent aucunement de ces ajouts au personnel. De cette façon, oui le personnel de jour profite de ces investissements, mais ceux des autres quarts doivent assurer toutes ces tâches. En passant, les médecins ne planifient AUCUNEMENT les congés, ils demandent des examens et des rendez-vous supplémentaires, mais ce n’est certainement pas eux qui vont les dénicher!

#3) Auparavant, chaque infirmière s’occupait de six patients. Maintenant, chacune travaille avec une auxiliaire pour superviser 10 patients, selon Jean-François Thibault, infirmier-chef.

Rectification : Encore une fois, on suppose ici que l’urgence de Verdun ne fonctionne que de 8h00 à 16h00. Je ne sais pas si c’est une omission volontaire, mais l’intégration des auxiliaires s’est fait beaucoup plus difficilement sur les autres quarts. Tandis que la charge de travail est de 7 patients de soir et de 9 patients pour les infirmières de nuit, à l’arrivée des auxiliaires, notre chef a augmenté le ratio à 12 patients de soir et 14 de nuit. Suite à une estimation (en considérant que l’infirmière travaille 7 heures sur un quart de 8) l’infirmière de soir qui pouvait consacrer une heure (60 min) par patient/quart, voit le temps alloué par patient être réduit de moitié passant de 60 à 35 minutes. Pour la nuit, on passe d’environ 47 minutes par patient/quart, à 30 minutes. Il est totalement faux d’affirmer que l’infirmière-auxiliaire permet de rattraper ce temps perdu, car d’un côté en optimisant les soins, il est possible d’aller voir le patient qu’une seule fois afin de faire plusieurs soins, de l’autre, plusieurs tâches inhérentes à l’infirmière ne peuvent être déléguées à l’auxiliaire.
Après plusieurs mois et un tollé généralisé chez les infirmières des quarts atypiques, le chef d’unité a finalement réduit le ratio pour l’ajuster à celui de jour. Toutefois, et c’était à prévoir, l’intégration des infirmières fraîchement graduées a été d’autant plus difficile. Ces dernières passaient de 3 ou 4 patients en stage à 10 patients à l’urgence, tout en ne considérant pas les congés ou transferts, ce qui peut faire monter le nombre de patients vu par l’infirmière à 15 ou 20 par quart. Comme vous pouvez le constater, la situation n’est pas si rose!

#4) Toujours selon l’infirmier-chef, les horaires de travail ont été modifiés pour attirer des candidates permanentes. Les quarts de travail sont maintenant de 12 heures le week-end, ce qui fait en sorte que les infirmières ne travaillent maintenant qu’une fin de semaine sur trois.

Rectification : Lorsque ce changement a été apporté, plusieurs infirmières y ont adhérées et avec raison, surtout lorsque celles-ci ont une vie de famille. C’est alors que l’hôpital a fait la promotion de ce changement et attirait de nouvelles candidates de cette manière. Étant donné que ce changement est volontaire, plusieurs problèmes sont survenus. Par exemple, si quelqu’un décide de faire un douze heures de nuit, il faut l’équivalent de jour. Toutefois, ce n’est souvent pas le cas, de telle sorte qu’il manque régulièrement une infirmière pour faire un 4 heures de 16h00 à 20h00 ou de 20h00 à 00h00.

Changement d’horaire révolutionnaire? Pas du tout, allez voir ce qui est fait au CUSM : c’est ce qu’on appelle adapter les horaires aux besoins des employés.

#5) Les heures supplémentaires obligatoires ont aussi été éliminées.

Rectification : Je ne sais pas exactement de quelle époque Jean-François Thibault parlait, mais depuis déjà plusieurs années que je suis à l’emploi de Verdun et JAMAIS, je n’ai vu une infirmière, du moins à l’urgence, être forcée à rester. Cette politique à Verdun est vraiment admirable et les employés apprécient énormément, c’est ce qui fait en sorte que l’ambiance de travail est bonne. Mais de grâce, n’allez pas croire que c’est suite aux récents changements que les TSO ont disparu de Verdun. C’est comme si un PDG d’entreprise affirmait qu’après plusieurs changements organisationnels dans sa compagnie, il avait réussi à abolir l’esclavage! Il faudrait se mettre au diapason, l’esclavage, tout comme les TSO à Verdun, ça fait très longtemps que ça n’existe plus!

Je terminerai ce texte en vous parlant de l’allégorie de la garde-robe. Vous savez lorsqu’on reçoit de la visite à la maison et qu’on réalise qu’on n’a pas le temps de faire un gros ménage, on prend ce qui paraît le plus et on le cache dans la garde-robe. Ainsi, la visite arrive devant un salon et une salle à manger en ordre, mais on ne leur fait certainement pas visiter la garde-robe! C’est un peu ce qu’on fait avec les patients qui frôlent les 48 heures de séjour à l’urgence. On les prend et on les envoie dans le bordel qu’est l’unité transitoire. L’urgence est belle, un miracle s’est produit! Mais non, le problème n’a seulement qu’été déplacé ailleurs. Une anecdote pour conclure : plusieurs patients n’ont vraiment pas apprécié leur expérience à l’unité de débordement. Étant donné que la plupart de patients reviennent à l’hôpital, s’ils ont besoin de se faire hospitaliser à nouveau, ils refusent d’aller dans ce débarras, de telle sorte que les médecins traitants spécifient sur la demande d’admission : PAS d’UT! Alors on est en droit de se demander quels patients sont toujours envoyés dans la garde-robe : les néophytes et ceux qui ne s’en rendent pas compte : confus, désorientés, etc. Imaginez l’ambiance!

Une infirmière qui vous veut du bien


Perspectives

• Considérant que ≪ Normalement, cette unité de débordement n’est ouverte que très rarement, mais depuis septembre 2010, elle est presque toujours en fonction.≫(citation extraite de ≪ Solution miracle aux urgences a Verdun, Vérite ou mensonge ? ≫, 2 mars 2011, par Charles Boulanger et Claude Deschenes pour le Syndicat des profesionnelles en soins du CSSS Sud-ouest/Verdun)

• Considérant que la situation de surcharge dans les urgences n’est pas à la veille de se régler;

Nous croyons que l’existence de l’unité transitoire devrait être connue et reconnue et qu’en conséquence elle soit aménagée et gérée de façon a être sécuritaire et décente pour les patients et le personnel.

Dr Barriault a raison lorsqu’il affirme dans l'article qu’ ≪il ne faut pas seulement demander plus d'efforts au personnel soignant. Il faut aussi lui donner plus de moyens.≫

lundi 15 novembre 2010

Sur l'entente de principe de la FIQ

Ce que les dernières négociations nous ont appris, mis à part que le syndicalisme a perdu toute combativité, c'est qu'il n'y a plus aucune solidarité syndicale. Le front commun, c'était chacun pour soi.

La FIQ a conclu une entente qui sera acceptée massivement. Sa stratégie est claire désormais. Dès le départ, la FIQ avait accepté de faire partie du front commun à la seule condition qu'aucun autre syndicat ne se mêlerait de ses négos sectorielles. Elle a accepté les offres médiocres de la table centrale pour ensuite aller chercher des augmentations déguisées dans ses négos sectorielles. J'ai vu Madame Laurent, présidente de la FIQ, avoir une conversation assez corsée avec une représentante locale CSN à ce sujet. La FIQ savait aussi que les infirmières, avec l'appui de la population, ont un vrai rapport de force, rapport de force qu'elle a gardé pour elle-même.

D'un autre côté, une fois les ententes réglées à la hâte, les autres syndicats du front commun se sont totalement détournés de la FIQ. La CSN s'est mise à s'activer pour les lockoutés du journal de Montréal, mais rien pour la FIQ.

Il n'y aucune solidarité intersyndicale dans les milieux de travail. Pire, les syndicats souscrivent à l'idée qu'un préposé ne peut pas comprendre le travail d'une infirmière et vice versa, alors que la surcharge pèse sur tout le monde et que seul le travail d'équipe permet de s'en sortir. C'est exactement ce que l'État veut.

Cependant, la disparité des gains est d'abord attribuable à l'absence de combativité des syndicats lors des négociations nationales. Des articles publiés cette semaine sur les finances du Québec nous apprennent que le ministre Bachand était prêt à concéder lors des négos des augmentations salariales de 2% par année aux employés de l'État, alors que ces derniers ont accepté beaucoup moins* (0.5% la première année et une augmentation graduelle jusqu'à 2% la dernière année de la convention collective). Un surplus inattendu de 1.4 milliards est donc apparu dans le récent budget du gouvernement grâce aux ''concessions'' des travailleurs de l'État, dont les syndicats prônent le sacrifice en temps de crise et un sacrifice visiblement plus grand que ce qu'aurait osé demander le ministre des finances.

Un tel front commun, au sein duquel certains travailleurs s'en sortent avec plus, et d'autres moins, ne peut qu'accroître les divisions, ainsi que le cynisme envers la lutte et les syndicats.

*http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/11/20101111-214234.html

écrit par Ariane Bouchard, infirmière

Réponse des exécutifs locaux CSN et FIQ du CSSS Sud-Ouest Verdun

Sur les babillards syndicaux de la FIQ de l'hôpital de Verdun, on trouvait il y a quelques temps ce bref message signé du comité de communication:

«Le syndicat des professionnelles de la santé du Sud-Ouest Verdun informe ses membres qu'il ne s'associe pas au mouvement ''mobilisation Verdun'', mouvement qui n'est pas reconnu dans l'unité d'accréditation.»

Le journal destiné aux membres CSN du CSSS Sud-Ouest Verdun est paru dernièrement et traite plus longuement du comité de mobilisation Verdun. Vous pouvez vous procurer ce journal au bureau de l'exécutif. Il se trouve parfois aussi dans les cuisinettes des unités.
Voici le texte:

ATTENTION AU COMITÉ MOBILISATION VERDUN

«Depuis le printemps dernier, un groupe de pression et d’information s’est mis en place et porte le nom de ‘Comité de mobilisation Verdun’ (CMV) et agit principalement à l’Hôpital de Verdun. La première action du CMV fut la distribution d’un tract appelant les travailleurs de CSSS à prendre conscience que les offres déposées à l’époque par le gouvernement libéral de Jean Charest étaient inacceptables et constituaient sur tous les fronts des reculs, informations qui avaient déjà été véhiculées par le comité d’information du syndicat CSN du CSSS Sud-Ouest Verdun. Puis le CMV à lancé un appel à un rassemblement des travailleurs de l’Hôpital de Verdun pour discuter des problèmes à l’interne et des moyens de pression à prendre pour rétablir les choses, alors que légalement seul le syndicat CSN peut faire ce genre de rassemblement à l’intérieur du CSSS et encore plus proposer des moyens de pression. Puis cet automne le CMV est revenu à la charge en sortant un tract proposant de rejeter les dernières offres patronales, offres qui ont été acceptées par les travailleurs CSN du CSSS Sud-Ouest Verdun. De plus le CMV ne s’est pas gêné pour prêter des intentions à l’Exécutif et de déformer les propos tenus par des membres de l’Exécutif, semant ainsi la confusion parmi les travailleurs.

Il est important de rétablir les faits suivants : selon les lois du travail, seul le syndicat CSN représente les travailleurs et il est le seul interlocuteur que l’Employeur écoutera. De plus seuls les moyens de pression décidés par le syndicat CSN sont légaux et offrent une certaine immunité aux employés. Bien sur la structure du syndicat n’est pas parfaite, elle peut parfois démontrer une certaine lourdeur et une certaine lenteur dans l’action mais nous devons travailler dans les limites qui nous sont imposées par notre employeur qui est en bout de ligne le gouvernement du Québec et qui fait justement les lois. Il est clair que l’Exécutif est ouvert aux discussions et aux points de vue qui lui sont directement proposés et qu’il se doit d’agir afin de protéger les travailleurs d’informations déformées ou mensongères. De plus, l’Exécutif offre une transparence qui fait grandement défaut au CMV; en effet, nulle part sur le site Internet les membres du CMV disent clairement qui ils sont. Quoi de plus facile alors de dire n’importe quoi alors que l’imputabilité est ainsi éliminée de tout contexte ? Donc assurez-vous de toujours valider les informations concernant votre travail auprès des délégués ou des membres de l’Exécutif.»

mardi 2 novembre 2010

De la séparation entre le travailleur et son syndicat


Texte distribué le 2 novembre aux représentants de la FIQ réunis en congrès. Un huis clos empêchait les travailleuses cotisantes à la FIQ d'assister au congrès car leur présence aurait pu nuire à la sécurité des informations transmises de la FIQ à ses délégués. Notre texte s'adresse aux représentants de cette centrale, mais nous considérons que la critique qu'il exprime est également valable pour les autres centrales du secteur de la santé, surtout en ce qui a trait à l'état du syndicalisme local.


Nous espérons qu'après avoir tant juré de leur détermination à lutter jusqu'où bout, les négociateurs de la FIQ ne se préparent pas à faire avaler aux délégués réunis en congrès aujourd'hui une entente à rabais sous le couvert de la crise économique et de la difficulté à mobiliser les membres. La démobilisation n'est pas une fatalité mais le résultat de pratiques syndicales bureaucratiques en rupture avec la base. Tout le monde sait que le syndicalisme local est dans un état lamentable. Dans ces circonstances, la FIQ a beau se donner des allures de guerrière, le gouvernement, lui, sait très bien que c'est du vent. Et du fait que la FIQ néglige le potentiel d'une lutte soutenue par une réelle mobilisation et consultation des travailleuses de la base en assemblée, elle n'a aucun rapport de force.

« TOUT EST SUR LE BABILLARD»

Les critiques que nous ferons à propos du syndicalisme local ne sont ni nouvelles, ni originales. Elles sont archiconnues, ce qui rend d'autant plus grave le fait de tolérer la situation. Ces critiques sont d'ordinaire attribuées au tempérament chialeux des syndiquées, alors qu'elles expriment en fait la vérité au sujet de l'état léthargique du syndicalisme local. Le déni des syndicalistes n'y peut rien : les travailleuses n'ont plus confiance en leurs représentants, à un point tel que quand certains exécutifs d'un autre syndicat du front commun ont proposé à leurs membres de refuser l'entente, ces derniers l'ont acceptée malgré un haut niveau de frustration face à leurs conditions! Pourquoi? Parce que les syndiquées en apprennent plus à la télé qu'au travail sur les négociations, parce qu'ils sont blasés, parce que la dernière grève et le décret les ont laissés amers, parce que les représentants n'assurent aucune présence sur le terrain. Quand, par chance, on trouve un représentant, on découvre vite qu'il peine à répondre à des questions simples ou à offrir une aide valable. Quelle misère! La perte de confiance des membres à la fois dans leur syndicat et dans leur propre pouvoir d'agir mène à leur démobilisation, ce à quoi les syndicats locaux répondent par le défaitisme : acceptation de quorums de plus en plus ridicules, abandon du travail de terrain sous prétexte que les travailleurs ne sont pas mobilisables, aucune confiance dans le potentiel de la base, manque total de combativité face au patronat.

La conséquence de cette absence de vie syndicale est que les salariées doivent endurer des conditions de travail intolérables - temps supplémentaire obligatoire, temps supplémentaire sous pression, manque de respect de la part des gestionnaires, épuisement professionnel, etc. - sans même avoir la possibilité de s'organiser pour les dénoncer et les combattre. Et que ce soit clair : ces problèmes seront encore là demain, entente ou pas avec le gouvernement.

Il est plus que temps de sortir du cycle sans fin de démobilisation où syndicalistes et syndiquées ne font que s'accuser entre eux.


ON NE PAIE PAS DES COTISATIONS POUR QUE D'AUTRES PENSENT À NOTRE PLACE

Le syndicalisme actuel nuit objectivement à l'émancipation politique du travailleur. Prenons comme exemple les négociations en cours. Le plan des moyens de pression a été unilatéralement établi par la centrale FIQ et transmis aux membres qui eux, lorsqu'ils faisaient des propositions ou des critiques en assemblée, pouvaient être assurés que la centrale n'en apprendrait rien. Il s'agit d'une négation totale de l'originalité des travailleuses, de leur expertise sur leur propre milieu et de la nécessité de leur implication dans toute décision qui les concerne. À mesure que les exécutifs se séparent des membres en imposant des plans qui viennent du haut, les membres sont entretenus dans l'ignorance. On rompt l'éducation politique au sein du syndicat. Les représentants finissent par s'approprier la direction de la machine sans qu'il y ait de médiation avec la base. À la connaissance dynamique que le travailleur a de son milieu, on préfère se référer à une supposée expertise militante des représentants syndicaux payés qui s'occupent dans leurs bureaux de gérer l'aspect politique de ce qui se passe sur le plancher. Il y a une fracture entre la base et ses représentants. La tension est palpable.

La réussite du syndicalisme passe par l'instauration d'une vie politique démocratique en milieu de travail, ce qui veut dire faire circuler de l'information, organiser des discussions et débats, utiliser les lieux de rencontres offerts aux employés pour discuter de leurs conditions et des problèmes en milieu de travail. Et surtout, il est impératif de rétablir une véritable démocratie dans les assemblées syndicales, ce qui signifie que les travailleurs ne se présentent pas pour donner leur aval à des propositions venus exclusivement de l'exécutif, mais pour débattre de leurs propres propositions et s'impliquer dans leur application. Sans cette perspective, le syndicalisme est voué à l'échec.

COMMENT SCRAPER UN RAPPORT DE FORCE

La FIQ n'a absolument pas su utiliser le potentiel des travailleuses mobilisées et l'appui de la population qui auraient du lui permettre d'oser une escalade des moyens de pression. Elle a plutôt choisi de se cantonner aux actions les moins perturbatrices possibles, comme l'exige le partenariat avec l'État, tout en se pavanant partout sur la place publique. Si l'opération visibilité a été un succès, on repassera pour l'efficacité.

De prime abord, le mercredi noir aurait du être considéré comme une sorte de test afin de vérifier si les syndiquées étaient prêtes à lutter. Il ne s'agissait pas d'un moyen de pression, mais d'un moyen de solidarité et beaucoup de syndiquées s'entendent sur ce point. Au lieu de voir dans la réponse massive des travailleuses une occasion d'augmenter la pression sur l'État, la FIQ a érigé le mercredi noir en moyen de pression par excellence. Évidemment, la diminution du nombre de syndiquées en noir sera vue comme un signe de démobilisation et non de lucidité.

Les gains du mouvement syndical ont toujours été le fruit d'une mobilisation efficace des travailleuses et cette mobilisation doit constituer une priorité absolue. Néanmoins, comment un représentant syndical peut-il mobiliser ses membres lorsqu'il est parti faire du camping à l'assemblée, en balade avec la pétition ou en congrès? C'est au moment où leur avenir se joue et que leurs conditions continuent à se détériorer que les syndiquées se heurtent plus que jamais à des portes fermées.

NÉGOCIER SANS DÉRANGER

Il serait faux de prétendre que les représentants syndicaux et de la centrale sont restés inactifs pendant les négociations. C'est même tout le contraire! Cependant, on a pris bien soin de les restreindre et de les occuper dans des actions qui n'impliquaient aucune ou les plus minimes perturbations possibles, comme l'exige le partenariat avec l'état.

Le respect de la loi qui préoccupe tant la FIQ n'est pas un frein à des moyens de lutte concrets. En 1989, avant d'envisager un débrayage, les infirmières avaient tout simplement arrêté de faire des heures supplémentaires. Imaginez l'effet d'un tel moyen légal aujourd'hui.

La pire preuve de partenariat est cependant l'acceptation par la FIQ des offres minables de la table centrale. Notre syndicat souscrit à l'idée que le travailleur de l'État doit se sacrifier en temps de crise. C'est montrer une absence totale de critique face au système financier et accepter que ce ne sera jamais au tour des riches de se serrer la ceinture. Un syndicat qui fait siennes les priorités de l'état ne devient ni plus ni moins qu'une extension de l'état.

Les dernières années ont été extrêmement pauvres en gains pour le syndicalisme. Un examen critique est nécessaire, sans quoi c‘est la pertinence même des syndicats qui sera bientôt remise en cause. Rétablir le contact avec et entre les travailleurs et réfléchir à de nouvelles formes de pratiques syndicales, voilà le défi! Un vrai rapport de force ne peut résulter que d'une réelle volonté de la base, une base informée, politisée, mobilisée. Ça n'arrivera pas du jour au lendemain. Le travail qui nous attend est colossal, mais nécessaire et urgent.

lundi 20 septembre 2010

Nos conventions collectives se décident maintenant et il faut aller à nos assemblées se faire entendre.

La section locale 4713 du SCFP-FTQ rejette les offres

Les membres de la section locale 4713 du SCFP-FTQ, réunis en assemblée générale vendredi dernier, ont voté contre les offres du gouvernement. Une écrasante majorité de travailleurs sur place, dont la frustration était palpable tout au long de la réunion, ont décidé de ne pas suivre la recommandation de leur exécutif qui se montrait quant à lui « satisfait ».

La présentation Powerpoint du président – fort complète mais ô combien longue, ennuyante et défaitiste – n’aura finalement pas convaincu les travailleurs. Ceux-ci ne l’ont pas cru lorsqu'il prétendait avoir atteint ses objectifs du départ. Manifestement, ces « objectifs » n’étaient pas les leurs et ils le faisaient sentir.

Les membres ont rappelé aux représentants syndicaux les faits suivants : d’abord, l’offre sur la table ne protège pas leur pouvoir d’achat mais pire encore, elle ne résout en rien les nombreux problèmes endémiques du système de santé auxquels ils doivent pallier chaque jour. Un membre a témoigné que son salaire se rapprochait dangereusement du salaire minimum et qu’il se sentait abandonné par son syndicat. Beaucoup ont aussi souligné les problèmes spécifiques irrésolus de leur corps de métier qui pèsent très lourd sur eux (surmenage, non-reconnaissance, écarts de salaire, etc.). Quelques membres ont également rappeler l’austérité économique en vigueur et la nécessité objective de mener une lutte contre le gouvernement et ses politiques antisociales. L’idée d’arrimer les salaires à la situation économique est apparue de surcroît carrément scandaleuse aux yeux des syndiqués présents!

Les chefs syndicaux ont été dépassés par la situation car critiqués sur tous les fronts. Il faut dire qu’un membre a distribué le tract du comité de mobilisation de Verdun, appelant au refus des offres, avant que la réunion ne débute. La perspective critique et combative ainsi que le style lapidaire du tract ont contaminé toute l’assistance. Face à cette colère accumulée qui sortait d’un coup, le président a rappelé comment la game fonctionne; il a parlé du contexte défavorable, de la fausse solidarité syndicale et du maraudage, de la crise économique, etc. Il a rappelé avec raison qu’un refus de l’offre est synonyme de moyens de pression, car il ne croyait pas que ses membres soient vraiment prêts à faire la guerre. Le vote s’est conclu rapidement et on regrettera le manque de perspectives dû aux interventions finales quelque peu confuses.

Camarades, faites vite circuler la nouvelle, allez à vos assemblées et faites de même!

Écrit par un syndiqué à la FTQ

mercredi 8 septembre 2010

IL EST ENCORE TEMPS DE REFUSER


Les médias donnent l'impression que la majorité des syndicats du secteur de la santé ont conclu des ententes avec le gouvernement. C'est faux! Rien ne sera conclu tant que nous, travailleurs, n'auront pas accepté ces ententes. Nous avons encore le pouvoir de refuser les offres à condition d'aller nombreux à nos assemblées se positionner contre.

Il y a 5 ans, le décret du gouvernement nous a laissé un goût amer. Accepter les offres actuelles, c’est accepter de voir une fois de plus nos conditions de travail se dégrader. Se faire imposer un décret est révoltant. Mais voter oui à la dégradation de nos conditions est pire encore!

Les chefs du front commun ont beaucoup insisté sur leur volonté de parvenir à des ententes négociées. Par peur d'un autre décret, la majorité des représentants préfèrent donc accepter des miettes. D'autres osent dire ouvertement ce que tout le monde pense tout bas; ces offres sont inacceptables! Les centrales syndicales sont divisées et ne cherchent plus qu'à justifier leur lâcheté. On est loin du front commun de 72. Nous, travailleurs de la santé qui portons le système à bout de bras, n’avons pas à écoper parce que nos syndicats veulent demeurer copain copain avec le gouvernement!

En 2005, l'État a abusé de son double rôle de législateur et d'employeur pour bafouer notre droit à la négociation et nous imposer des conventions collectives. Maintenant que nous avons retrouvé le droit de négocier, ne l'utilisons pas pour nous aplatir devant notre employeur. La seule chose qui peut réanimer les syndicats, ce sont des membres prêts à s’engager dans une réelle lutte politique. Nous n’avons pas chialé pendant 5 ans pour ensuite nous taire lorsqu'est venu le moment d'agir.

L’objectif du gouvernement est de privatiser, petit à petit, le système de santé. C’est pour cette raison qu’il refuse d’interdire les agences, louange les PPP et tente de nous accoutumer au principe d'utilisateur-payeur. La santé est sur le point d'être vendue au plus offrant. Les pauvres n'auront qu'à attendre leur tour.

Nos conditions au travail sont intolérables. Alors soyons conséquents : votons contre les offres du gouvernement et rejoignons les 58 000 travailleurs dont la centrale syndicale a quitté la table de négos. C'est vrai, la lutte n'est ni facile ni sans risques. Les infirmières qui ont fait la grève en 99 en savent quelque chose. Les conséquences ont été lourdes, mais la grève a donné lieu à un mouvement de solidarité puissant entre les syndiqués, de même qu'avec la population. Ne nous laissons pas paralyser par le souvenir d'une défaite amère et qu'on se le dise : seul un mouvement de masse contre le gouvernement et ses politiques de droite peut l'ébranler.