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Le Comité mobilisation Verdun est composé de travailleurs critiques du secteur de la santé qui désirent s'impliquer politiquement. Nous croyons que seule une véritable solidarité peut freiner la dégradation de nos conditions. Notre comité s'adresse à tous -préposés, auxiliaires, infirmières, secrétaires médicales, inhalothérapeutes,technciens de laboratoire, ambulanciers, entretien ménager, etc- peu importe quel syndicat les représente. Notre objectif n'est pas de former un syndicat. Vous pouvez nous contacter à mobilisationverdun@gmail.com

vendredi 3 juin 2011

Fermeture de l'unité transitoire à l'hôpital de Verdun

En mars 2011, le Comité de mobilisation Verdun avait diffusé la lettre d'une infirmière de l'urgence dénonçant l'unité transitoire.

L’unité transitoire du centre hospitalier Verdun est fermée depuis quelques semaines. Selon les informations que nous avons obtenues, cette décision ferait suite à la chute d’un patient qui serait resté au sol plusieurs heures. Les risques d’accidents étaient dénoncés par le personnel depuis belle lurette, mais malheureusement il semble qu’on ait encore attendu qu’un patient paie le prix pour opérer un changement. Il est impossible de dire pour l’instant s’il s’agit une fermeture définitive ou si elle n’est que ponctuelle.

La fermeture de l'UT ne doit pas nous faire rêver. Que l'administration ne nous fasse pas croire que cette décision est synonyme de qualité de soins. Nous savons tous qu’en cas de débordement à l’urgence, les patients seront localisés dans tous les coins disponibles –solarium, bureaux, chirurgie d’un jour, etc.-. La fermeture de l’UT ne change en rien ou encore aggrave la surcharge de travail que les employés de l’urgence et des étages subissent au quotidien. Il n’y a aucune volonté de régler globalement le problème, il ne s’agit toujours que de le déplacer. L'image de l'hôpital est beaucoup plus précieuse que la mise en place d'une organisation du travail efficiente.

Suite à la distribution de la lettre de l’infirmière de l’urgence, l’administration a répondu qu’elle respecte évidemment la liberté d’expression… à condition de ne rien distribuer à l’intérieur de l’hôpital. Ainsi, même si la critique émise dans la lettre était partagée par la majorité des travailleurs, plusieurs ont été jusqu’à refuser de lire le texte par peur des conséquences. Quand les conditions sont déjà pénibles, se mettre le boss à dos est grave.

Les médias participent au maintien des conditions de travail déplorables en relayant les superbes statistiques de l’urgence, statistiques pour lesquelles des bonus ont probablement été reçus pendant que des patients étaient stockés à l’unité transitoire dans des conditions dangereuses. Ariane Lacoursière, auteure de l’article sur le « miracle » de l’urgence de Verdun, a été mise au courant de toutes les erreurs contenues dans son article par le syndicat FIQ du CSSS Sud-Ouest-Verdun et la lettre de l’infirmière. Elle n’a aucunement rétabli les faits. C’est pourtant la même Ariane Lacoursière qui en 2008 écrivait un article traitant de l’apparition des unités transitoire et de leur utilisation pour fausser les statistiques des urgences.

Cette lutte est loin d'être gagnée. L'implication et la mise en place de stratégies par lesquelles nous pourrons nous exprimer et agir est l'un des moyens de notre réussite. Alors que l’hôpital moussait son image dans les médias, comment aurions-nous pu prendre le parti de nous taire alors que nous savions à quel point les conditions à l’unité transitoire étaient dégradées ? En l’absence d’espace pour dénoncer nos conditions de travail, il ne nous reste qu’à le créer nous-mêmes.