Le gouvernement ne cache plus son désir de rendre la santé lucrative. Le budget déposé en mars dernier attaque de front le principe d’universalité et de gratuité de notre système de santé, ce qui n’est que la suite logique de la tendance à la privatisation que le gouvernement québécois suit depuis plusieurs années.
Les offres patronales déposées le 5 avril dernier ne sont rien d’autre que la démonstration des positions politiques d’un gouvernement qui ne veut plus investir dans un système public, un système qui lui coûte trop cher selon lui. Toutefois, pour que le privé puisse poser un pied vainqueur sur notre système de santé, la dégradation de nos conditions de travail est d’abord nécessaire. Dans les négociations actuelles, le gouvernement n'offre aucune reconnaissance à compétence car il ne veut pas en payer le juste prix.
Travailler plus, se reposer moins et surtout ne pas être malade!
La population entière sait que les conditions actuelles des travailleurs de la santé sont insoutenables. Toutefois, le gouvernement, au lieu de tenter de régler la crise, s’emploie à faire reculer, point par point, notre convention collective, une convention qu’il nous avait d’ailleurs imposée par décret en 2005. Les négociations en cours ne font que démontrer à nouveau la mauvaise foi d’un gouvernement qui n’accorde absolument aucun intérêt à la réalité que nous vivons en milieu de travail et qui n’a aucune honte à sacrifier ses employés pour servir ses orientations politiques.
En effet, une vision globale des offres patronales indique clairement une diminution de la qualité de vie des employés du système de santé public. En réalité, l’employé de l’État ne devient ni plus ni moins qu’un prisonnier du système, puisqu’un horaire de travail normal sera de sept jours par semaine au lieu de cinq et de douze heures par jour au lieu de huit. De plus, l’employeur peut établir un étalement des heures sur une base trimestrielle plutôt qu'hebdomadaire, ce qui veut dire qu’un employé pourrait se trouver à travailler 20 heures la première semaine, 15 la seconde, 45 la troisième et ainsi de suite. La comptabilisation des heures sera effectuée au bout de trois mois et une compensation sera peut être offerte à l’employé s’il y a surplus d’heures. Les gestionnaires des établissements de santé peuvent aussi décider de payer les congés fériés au lieu de les accorder s’ils croient ne pas pouvoir remplacer le travailleur. Et tout ceci sans compter que le gouvernement désire aussi réduire les journées de maladie.
Alors que les situations d’épuisement, de détresse psychologique et de dépression sont plus que courantes chez les travailleurs de la santé, alors que les employés actuels du système de santé font énormément de temps supplémentaire et que ce dernier est parfois même obligatoire, alors que la surcharge de travail est criante dans le domaine de la santé, comment le gouvernement peut-il penser à couper dans notre droit au repos? Sachant également que la majorité des employés du système de santé sont des femmes et des mères de famille, comment le gouvernement peut-il songer à aménager des horaires de travail aussi inconstants et qui rendent la gestion d’un budget très difficile?
METTRE LA TABLE POUR LE PRIVÉ
Le gouvernement tente, avec ce réaménagement de la semaine de travail, d’abolir la notion de temps supplémentaire. Actuellement, notre système de santé survit en grande partie grâce au dévouement d’employés prêts à travailler seize heures par jour ou plus de cinq jours par semaine lorsque nécessaire. En supprimant les primes de TS, le gouvernement choisit de ne plus reconnaître l’engagement de ces personnes. Qui a envie de travailler 16 heures par jour pour rien? Tous et toutes au Québec s'aperçoivent que notre employeur utilise déjà à outrance les heures supplémentaires à nos dépens. L'’imposition de temps supplémentaire obligatoire provient d’une interprétation erronée et inacceptable de notre code de déontologie.
Il ne fait aucun doute que l’application de ces offres patronales, comme la disparition des primes de TS, vont augmenter la pénurie et précipiter bon nombre de travailleurs de la santé dans le secteur privé. À long terme, le gouvernement s’assure donc de mettre le système public assez à genoux pour justifier le passage à une gestion privée. Car si le gouvernement admet que le recours aux agences privées dans le domaine de la santé est un problème, il refuse toutefois de prendre la moindre mesure légale pour réduire leur utilisation. Pire, au lieu de tenter de rendre les conditions des travailleurs de la santé compétitives pour favoriser la rétention de personnel dans le public, il s’emploie à augmenter tous les problèmes déjà présents dans nos milieux de travail.
Le gouvernement libéral nous a montré clairement ses intentions: il veut réduire en miettes les acquis sociaux obtenus par la lutte de travailleurs et travailleuses au cours des quarante dernières années. Cette lutte n’est pas terminée. Elle est incontournable. Nous savons que rester passifs en ce moment, c’est accepter une dégradation continuelle de nos conditions de travail et la fin de l’universalité de notre système de santé. Pour ceux et celles qui se sont battus dans les dernières décennies pour un système de santé public et des conditions de travail tolérables, ainsi que pour les futures générations d'infirmières, il est de notre responsabilité de réagir.
Prenons les moyens nécessaires pour gagner : personne ne nous mènera quelque part sauf nous tous. Notre solidarité démontrera notre force. C’est mathématique, 50 000 personnes seront toujours plus fortes que quelques dirigeants.
La suite des événements dépend de nous et de notre capacité à riposter. Il est temps de s’organiser, localement et collectivement. Depuis le début des négociations, ce sont les actions locales qui ont eu le plus d’impact parce que le pouvoir le plus immédiat que nous avons est sur notre propre milieu de travail. C’est pourquoi nous vous invitons à vous rassembler ici, à l’intérieur de l’hôpital de Verdun, toutes catégories d’emploi confondues.
*L’emploi du masculin a été utilisé afin d’alléger le texte.
Les offres patronales déposées le 5 avril dernier ne sont rien d’autre que la démonstration des positions politiques d’un gouvernement qui ne veut plus investir dans un système public, un système qui lui coûte trop cher selon lui. Toutefois, pour que le privé puisse poser un pied vainqueur sur notre système de santé, la dégradation de nos conditions de travail est d’abord nécessaire. Dans les négociations actuelles, le gouvernement n'offre aucune reconnaissance à compétence car il ne veut pas en payer le juste prix.
Travailler plus, se reposer moins et surtout ne pas être malade!
La population entière sait que les conditions actuelles des travailleurs de la santé sont insoutenables. Toutefois, le gouvernement, au lieu de tenter de régler la crise, s’emploie à faire reculer, point par point, notre convention collective, une convention qu’il nous avait d’ailleurs imposée par décret en 2005. Les négociations en cours ne font que démontrer à nouveau la mauvaise foi d’un gouvernement qui n’accorde absolument aucun intérêt à la réalité que nous vivons en milieu de travail et qui n’a aucune honte à sacrifier ses employés pour servir ses orientations politiques.
En effet, une vision globale des offres patronales indique clairement une diminution de la qualité de vie des employés du système de santé public. En réalité, l’employé de l’État ne devient ni plus ni moins qu’un prisonnier du système, puisqu’un horaire de travail normal sera de sept jours par semaine au lieu de cinq et de douze heures par jour au lieu de huit. De plus, l’employeur peut établir un étalement des heures sur une base trimestrielle plutôt qu'hebdomadaire, ce qui veut dire qu’un employé pourrait se trouver à travailler 20 heures la première semaine, 15 la seconde, 45 la troisième et ainsi de suite. La comptabilisation des heures sera effectuée au bout de trois mois et une compensation sera peut être offerte à l’employé s’il y a surplus d’heures. Les gestionnaires des établissements de santé peuvent aussi décider de payer les congés fériés au lieu de les accorder s’ils croient ne pas pouvoir remplacer le travailleur. Et tout ceci sans compter que le gouvernement désire aussi réduire les journées de maladie.
Alors que les situations d’épuisement, de détresse psychologique et de dépression sont plus que courantes chez les travailleurs de la santé, alors que les employés actuels du système de santé font énormément de temps supplémentaire et que ce dernier est parfois même obligatoire, alors que la surcharge de travail est criante dans le domaine de la santé, comment le gouvernement peut-il penser à couper dans notre droit au repos? Sachant également que la majorité des employés du système de santé sont des femmes et des mères de famille, comment le gouvernement peut-il songer à aménager des horaires de travail aussi inconstants et qui rendent la gestion d’un budget très difficile?
METTRE LA TABLE POUR LE PRIVÉ
Le gouvernement tente, avec ce réaménagement de la semaine de travail, d’abolir la notion de temps supplémentaire. Actuellement, notre système de santé survit en grande partie grâce au dévouement d’employés prêts à travailler seize heures par jour ou plus de cinq jours par semaine lorsque nécessaire. En supprimant les primes de TS, le gouvernement choisit de ne plus reconnaître l’engagement de ces personnes. Qui a envie de travailler 16 heures par jour pour rien? Tous et toutes au Québec s'aperçoivent que notre employeur utilise déjà à outrance les heures supplémentaires à nos dépens. L'’imposition de temps supplémentaire obligatoire provient d’une interprétation erronée et inacceptable de notre code de déontologie.
Il ne fait aucun doute que l’application de ces offres patronales, comme la disparition des primes de TS, vont augmenter la pénurie et précipiter bon nombre de travailleurs de la santé dans le secteur privé. À long terme, le gouvernement s’assure donc de mettre le système public assez à genoux pour justifier le passage à une gestion privée. Car si le gouvernement admet que le recours aux agences privées dans le domaine de la santé est un problème, il refuse toutefois de prendre la moindre mesure légale pour réduire leur utilisation. Pire, au lieu de tenter de rendre les conditions des travailleurs de la santé compétitives pour favoriser la rétention de personnel dans le public, il s’emploie à augmenter tous les problèmes déjà présents dans nos milieux de travail.
Le gouvernement libéral nous a montré clairement ses intentions: il veut réduire en miettes les acquis sociaux obtenus par la lutte de travailleurs et travailleuses au cours des quarante dernières années. Cette lutte n’est pas terminée. Elle est incontournable. Nous savons que rester passifs en ce moment, c’est accepter une dégradation continuelle de nos conditions de travail et la fin de l’universalité de notre système de santé. Pour ceux et celles qui se sont battus dans les dernières décennies pour un système de santé public et des conditions de travail tolérables, ainsi que pour les futures générations d'infirmières, il est de notre responsabilité de réagir.
Prenons les moyens nécessaires pour gagner : personne ne nous mènera quelque part sauf nous tous. Notre solidarité démontrera notre force. C’est mathématique, 50 000 personnes seront toujours plus fortes que quelques dirigeants.
La suite des événements dépend de nous et de notre capacité à riposter. Il est temps de s’organiser, localement et collectivement. Depuis le début des négociations, ce sont les actions locales qui ont eu le plus d’impact parce que le pouvoir le plus immédiat que nous avons est sur notre propre milieu de travail. C’est pourquoi nous vous invitons à vous rassembler ici, à l’intérieur de l’hôpital de Verdun, toutes catégories d’emploi confondues.
*L’emploi du masculin a été utilisé afin d’alléger le texte.
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